L’impôt sur le revenu (IR) est un sujet qui touche tout le monde, mais qui reste souvent nébuleux. Entre les différentes catégories de revenus, les charges déductibles et les dispositifs de défiscalisation, il est facile de s’y perdre. Pourtant, bien comprendre l’IR permet d’optimiser sa fiscalité et de faire des économies en toute légalité. Dans cet article, je vous propose un tour d’horizon pédagogique et concret pour mieux appréhender cet impôt et découvrir comment le réduire efficacement.

1. Qu’est-ce que l’impôt sur le revenu ?

L’impôt sur le revenu (IR) est un impôt progressif qui s’applique aux revenus perçus par les particuliers en France. Il est calculé sur la base des revenus nets imposables d’un foyer fiscal, après application des abattements et des déductions éventuelles.

L’IR repose sur plusieurs principes fondamentaux :

Progressivité : plus votre revenu est élevé, plus votre taux d’imposition l’est aussi.

Foyer fiscal : il s’applique à l’ensemble des revenus d’un même foyer (célibataire, couple marié ou pacsé, avec ou sans enfants).

Déclaration annuelle : chaque année, vous devez déclarer vos revenus de l’année précédente à l’administration fiscale.

2. Comment est calculé l’impôt sur le revenu ?

Le calcul de l’IR suit plusieurs étapes :

a. Déterminer le revenu net imposable

Il correspond à l’ensemble des revenus perçus par le foyer fiscal après abattements et déductions éventuelles.

b. Appliquer le quotient familial

Le quotient familial permet d’ajuster l’impôt en fonction de la composition du foyer fiscal. On divise le revenu net imposable par le nombre de parts du foyer :

1 part pour une personne seule

2 parts pour un couple marié/pacsé

0,5 part par enfant (1 part à partir du 3ᵉ enfant)

c. Appliquer le barème progressif de l’IR

En 2024, le barème de l’IR est le suivant :

Tranche de revenu imposable Taux d’imposition

Jusqu’à 11 294 € 0 %

De 11 295 € à 28 797 € 11 %

De 28 798 € à 82 341 € 30 %

De 82 342 € à 177 106 € 41 %

Plus de 177 106 € 45 %

L’impôt est calculé tranche par tranche, selon un mécanisme de progressivité.

d. Prendre en compte les réductions et crédits d’impôt

Une fois l’impôt brut déterminé, on applique les éventuelles réductions et crédits d’impôt (dons, emploi à domicile, investissements, etc.).

3. Quels sont les types de revenus imposables ?

L’IR concerne plusieurs catégories de revenus, qui ne sont pas toutes imposées de la même manière :

1. Les salaires et traitements : ils incluent les revenus d’activité salariée, les pensions de retraite et les allocations chômage.

2. Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) : liés aux activités commerciales, artisanales et industrielles (ex : location meublée).

3. Les bénéfices non commerciaux (BNC) : pour les professions libérales et certaines activités indépendantes.

4. Les bénéfices agricoles (BA) : pour les exploitants agricoles.

5. Les revenus fonciers : issus de la location de biens immobiliers non meublés.

6. Les revenus de capitaux mobiliers : dividendes, intérêts, plus-values mobilières.

Chaque type de revenu peut être soumis à des régimes d’imposition différents (micro, réel, prélèvement forfaitaire unique…).

4. Quelles sont les charges déductibles ?

Certaines charges peuvent être déduites du revenu brut avant calcul de l’impôt :

Les pensions alimentaires versées sous certaines conditions.

Les frais professionnels (frais réels ou abattement forfaitaire de 10 %).

Les cotisations d’épargne retraite (PERP, Madelin, PER).

Les déficits fonciers sous conditions.

Les frais de garde d’enfants et frais de scolarité sous certaines limites.

Ces charges permettent de réduire la base imposable et donc l’impôt dû.

5. Comment défiscaliser et réduire son imposition ?

Heureusement, plusieurs dispositifs permettent de réduire son IR de manière légale. Voici les principales stratégies :

a. Investir dans l’immobilier locatif

Des dispositifs spécifiques permettent de bénéficier de réductions d’impôt en contrepartie d’un investissement locatif :

Pinel : réduction d’impôt jusqu’à 21 % du prix du bien (sous conditions de location).

Denormandie : similaire au Pinel mais pour la rénovation de logements anciens.

LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel) : amortissement du bien et exonération partielle des loyers.

Déficit foncier : possibilité de déduire les travaux des revenus fonciers.

b. Réductions via des placements financiers

Plan d’Épargne Retraite (PER) : permet de déduire les versements du revenu imposable.

Souscription au capital de PME ou FIP/FCPI : réduction d’impôt pouvant aller jusqu’à 25 % du montant investi.

c. Employer un salarié à domicile

• Crédit d’impôt de 50 % sur les sommes versées pour une aide à domicile, garde d’enfants, jardinage…

d. Faire des dons à des associations

• Réduction d’impôt de 66 % du montant donné (75 % pour certaines associations comme les Restos du Cœur).

e. Optimisation via une holding

Dans le cadre d’une stratégie patrimoniale avancée, la création d’une holding permet d’optimiser la fiscalité sur les revenus issus d’une activité professionnelle ou des dividendes.

Conclusion

L’impôt sur le revenu est complexe, mais il existe de nombreuses façons de l’optimiser légalement. Comprendre les types de revenus, les charges déductibles et les mécanismes de défiscalisation permet de mieux gérer son patrimoine et de payer moins d’impôt sans tomber dans les excès.

Que ce soit par l’investissement immobilier, les placements financiers ou la structuration de son activité professionnelle, il est toujours possible d’agir pour réduire son imposition. L’essentiel est d’anticiper et d’adopter une stratégie adaptée à sa situation personnelle.